
En parcourant mon site, mes amis m’ont demandé d’expliquer mon travail en témoignant de ma pratique.
Alors, je vais parler du « pairing ». Ké sa ko ?
C’est un mot anglais qui veut dire jumelage.
En quoi consiste le pairing ?
Devenir la personne la plus intéressante pour l’enfant, établir une relation de confiance avec l’enfant.
Alors comment s’est passé le pairing avec un jeune autiste, M, de 14 ans que j’ai suivi l’année dernière ?
Lorsque je suis arrivée dans sa chambre, il me tournait le dos, enfoui dans ses coussins. Puis sans parler, sans faire attention à moi, il s’est mis à jouer avec ses playmobils. Petit à petit, je suis rentrée dans son jeu. Je devais jouer en suivant ses scénarios. Il acceptait difficilement de nouvelles propositions. J’ai petit à petit proposé de diversifier les jeux. Nous avons joué aux kaplas. Au début chacun faisait sa construction puis au bout de quelques séances, nous avons construit une tour ensemble. Nous avons disputé beaucoup de parties de UNO. C’était le début, je n’ai fait que jouer, sans aucune demande, sans objectif, en suivant ses règles.
Au fil des jours, lorsque j’ai obtenu 80% de comportements d’approche de la part de M, j’ai commencé à lui proposer 5 minutes d »apprentissage assis à table.
Au fur et à mesure de l’année le temps d’apprentissage a augmenté et le temps d’activités choisies par M a diminué. En juin, nous avons fini par alterner 15 minutes de travail/ 5 minutes d’activités de loisirs, pendant deux heures.
Ces moments de détente sont essentielles pour répondre à son besoin de repos et pour nourrir notre relation. Quel plaisir que de partager un jeu, une musique, regarder une vidéo ensemble, papoter, rire ensemble !
Il ne faut jamais arrêter le pairing, il faut l’enrichir constamment parce que c’est essentiel pour que les enfants progressent…